jeudi 30 décembre 2010

Synthèse :


Les pratiques alimentaires ont connu au cours des dernières décennies de fortes évolutions, caractérisées notamment par l'extension des usages : des produits prêts à consommer de plus en plus répandu, une progression de la restauration hors domicile, l’expansion de la grande distribution dans les circuits d’approvisionnement, et une gestion des produits plus accessible. Ces améliorations sont possibles grâce à la vision globale qu'offrent les nouvelles technologies d'information et de communication.


I L'utilisation des NTIC dans l'industrie agro-alimentaire

1 Gestion des stocks et traçabilité
Le suivi des produits, leur déplacement dans la chaîne industrielle, et leur place au sein d'une industrie plus globale (toute la grande distribution) est actuellement simplifié, grâce à des logiciels permettant de comprendre, et connaître en temps réel les évolutions de chacun.

2 Suivi de production
L'utilisation de robots pour améliorer les modes de productions, et le conforts des employés commence à se déployer. Notamment dans l'agriculture, ou le robot Lely permet de valoriser et utiliser les informations relatives à un élevage. L'interface s'adapte à l'éleveur, et lui permet d'optimiser l'intervalle de traite. Le gain de temps et d'argent rend alors les entreprises bénéficiaires de ce dispositif plus rentable.

3 optimisation de rentabilité
La versatilité du monde numérique semble être exploitable dans le domaine agricole. En effet, cette variable pourrait-être la clé d'une rentabilité améliorée. Les capteurs, sont des objets discrets capable de relever des informations, et de les retransmettre simultanément.
Il existe des capteurs sans fils disposés dans les élevages, pour mesurer la température, le taux d'humidité, le PH... L'éleveur suit ainsi l'évolution des paramètres sur internet, et reçoit une alerte pas sms en fonction des seuils qu'il a défini.
Ils permettent aussi de voire en temps réel les mesures de l'état hydrique d'une vigne, l'information alors extraite est réunie sur un serveur, et varie en temps réel.
Pour la protection des matières premières, les NTIC augmentent les capacités des employés, donc, de l'entreprise.

4 communication et marketing
La communication est une stratégie de différentiation, pour faire exister une signature, une origine, un savoir-faire.
En plus de valoriser des signes officiels de qualité (AOC, label rouge, certification de conformité produit, et des sigles de protections européens), elle engendre souvent une meilleure connaissance des produits vendus. Le consommateur s'approprie mieux les produits, grâce à la connaissance améliorée qu'il a d'eux. Internet est un outils efficace, permettant de comparer différents produits, et de confronter les avis. L’action publique déploie, depuis plusieurs années, des campagnes d’information nutritionnelle et des actions concertées avec l’industrie agro-alimentaire visant à faire évoluer l’alimentation dans un sens bénéfique pour la santé.


Les NTIC sont donc utilisées pour optimiser la qualité des produits, réduire les coûts, et moderniser l'économie. Dans ce nouveau commerce électronique, l'information circule mieux, et la gestion interne d'une entreprise est améliorée. La productivité est renforcée, et les actions publicitaires semblent plus utiles. Ces différentes évolutions influences directement le consommateur et son son comportement alimentaire.


II Les répercutions sur le consommateur et ses modes d'alimentations


1 Formation, éducation, et relation à la clientèle.
Pour un échange de données, un archivage, une vente pas correspondance, ou une relation privilégiée, les NTIC offrent des possibilités que le commerce classique ne propose pas. Maintenant très accessibles, les information sur les produits (saisonnalité…), les guides d’achat, les conditions d’usage, et de conservation, les qualités sanitaires, les garanties relatives à l’origine... sont des informations dont l'utilisateur se sert pour comprendre les évolutions et les relations entre pratiques alimentaires et indicateurs de santé.
Cette structure (L’éducation au goût et à l’écoute des signaux de la faim et du rassasiement, par exemple) dont l'individu à besoin peut se matérialiser grâce au NTIC.
En plus d'internet, des produits comme le "hiREC" sont développés à ces fins. En plaçant de la nourriture sur son plateau, il affiche des informations relatives à l'aliment, en pesant la nourriture, ou en lisant le code barre.
Le champ des recherches sur les liens entre l’alimentation et le maintien d’une bonne santé s’est élargi, (de l’étude des relations entre nutriments et santé, aux effets nutritionnels de l’aliment ou d’associations d’aliments). Ce genre de produits innovants accroît le niveaux de connaissance des mangeurs, et rééquilibre notre rapport à l'alimentation, grâce à l'information immédiate et personnalisée.


2 Vente, service, et présentation.
Pour les prise de commandes à distance, dans les fast-food, ou les restaurants, les NTIC engendre de nouveaux dispositifs, et de nouvelles méthode de diffusion de l'information. La relation entre les individus est subséquemment modifiée, au profit d'une rapidité passablement "pratique". Dans certain système de restauration, les commandes sont parfois prises dans les files d'attentes, ou même faites préalablement par le client, grâce à des appareil informatisés. Le rapport ainsi établi entre le client, son plat, et le restaurateur n'est plus le même. La notion de dégustation et le rituel du repas tendent à disparaître, car cette rapidité de choix et de commande suggère au client de se dépêcher pour manger.
Grâce au NTIC, la diffusion des produits est plus rapides et plus invasive. En plus des visites, dégustations, et autres actions privilégiées entre le client et le distributeur, de nouveaux dispositifs interactifs permettent une assistance plus soutenue. Le robot-œnologue, par exemple, a été conçu par le laboratoire NEC system technologie, il peut distinguer une trentaine de cépages. Il est doté d'un capteur infrarouge, lui permettant d'analyser le vin : il identifie ses composés organiques grâce à des échantillons, et à terme, il ne sera plus utile de déboucher les bouteilles.



Mais avons nous besoin de subjectivité pour apprécier ?
L'utilisation de système informatique pourrait améliorer la connaissance qu'ont les consommateurs des produits qu'ils ont l'intention d'absorber (renseignements objectifs). Mais tout confier à des machines laisserait peu de place à l'émotion, donc à ce qui est constitutif de la nature humaine.
D'après ces recherches, les NTIC ne sont que rarement utilisées pour améliorer la qualité de vie des individus. Utilisées dans des hôpitaux ou des écoles, elles permettraient typiquement une augmentation radicale du confort.
Les assistances développées aujourd'hui grâce au NTIC ne visent qu'une meilleure rentabilité, et une publicité plus intrusive. L'innovation liée à ces nouveaux modes de production, de distribution, et de consommation n'est pour l'instant pas un bénéfice certain pour l'être humain.

dimanche 14 novembre 2010

Quels outils TIC pour l’aquaculture ?

Traçabilité : Démarche qualité
Communication : Le marketing du vivant
Suivi de production : Système d’alerte
Information : Suivi réglementaire
Formation / Éducation : Sensibilisation et promotion


1. COMMUNIQUER
Une stratégie de différentiation : Faire exister une signature ; Faire exister une origine ; Faire exister un savoir-faire ; Valorisation des signes officiels de qualité français (AOC, label rouge, certification de conformité produit, et des sigles de protections européens).

2. ÉDUQUER / RASSURER
Production agricole, artisanale, manuelle !
Production naturelle dans un milieu sain,
Information sur les produits : saisonnalité…
Guide d’achat,
Conditions d’usage, de conservation,
Qualités sanitaires.
Garanties relatives à l’origine – Traçabilité

3. VENDRE
Prise de commandes.
Promotion de la vente sur le lieu de production : Visites, dégustations…
relation client

vendredi 12 novembre 2010

Répartition des éléments

Chaque article trouve sa place dans l'une des trois catégories récurrentes maintenant relevées. C'est ainsi que s'articulera ma synthèse :


Les NTIC engendrent des comportements alimentaires nouveaux, dans :

1/ les modes de production de matières premières (viande de synthèse, assistance en agriculture...)
2/ la préparation et la transformation des aliments (la nourriture en 3D, la modification de cellules végétales/animales...)
3/ le service, la présentation, et la consommation (les nouveaux dispositifs interactifs, les nouvelles interfaces d'assistances)

Pesez et scannez votre nourriture !


Ce produit a reçu la médaille d’argent du concours de Samsung Young Design en étant pratique et utile (à voir...).
En plaçant de la nourriture sur le plateau, le "hiREC" affiche des informations, soit en pesant la nourriture, soit en lisant le code barre.
L’écran affiche également les produits à acheter selon la période de l’année, les informations nutritionnelles et les recettes...

Une grosse fringale de nanoaliments

Par un chaud après-midi d’été au bord de la mer, rien ne vaut le plaisir simple et rafraîchissant d’une boule de glace au parfum choisi. Est-il possible de se régaler encore davantage ? Vic Morris, professeur en biologie moléculaire, pense que oui, avec l’aide de la nanotechnologie. Morris fait partie d’une équipe qui modifie les aliments pour donner au corps, sans excès diététique, une agréable sensation de satiété longtemps après la dernière bouchée. Une telle crème glacée rassasiante pourrait n’être qu’un début. Les nanoaliments font entrevoir la promesse d’un sel plus sapide, de matières grasses qui font moins grossir et d’une augmentation de la valeur nutritive de nos aliments de tous les jours. Des “nanosuppléments” alimentaires pourraient même combattre la malnutrition dans le monde. Mais qu’est-ce qu’un nanoaliment ? Il ne s’agit pas seulement de denrées dans lesquelles on aurait ajouté des nanoparticules. Nos aliments possèdent naturellement des nanostructures – les protéines de lait forment par exemple des amas nanoscopiques – qui peuvent être remaniées pour renforcer leurs propriétés.

En réalité, cela fait plusieurs années que les chercheurs modifient la nanostructure des aliments, en ajoutant par exemple des émulsifiants pour améliorer la texture des crèmes glacées. Mais l’apparition de technologies comme la microscopie à force atomique [qui permet d’analyser la surface d’un échantillon à l’échelle de l’atome] a ouvert une porte sur le nanomonde. Au lieu d’agir à l’aveuglette, Morris peut maintenant observer de près les minuscules structures sur lesquelles il travaille, comprendre leur comportement et les modifier de façon plus logique et réfléchie.

Ces techniques d’imagerie sont à la base de la nourriture ultrarassasiante que Morris veut mettre au point à l’Institute of Food Research (IFR), à Norwich (Royaume-Uni), et qui pourrait contribuer à lutter contre l’obésité. Beaucoup d’aliments, des crèmes glacées à la sauce hollandaise, sont des émulsions, c’est-à-dire des produits où les lipides sont transformés sous l’action du fouet en gouttelettes enveloppées d’une couche de protéines. On a toujours pensé que les émulsions se désagrégeaient dans l’estomac, mais Morris a découvert que ce n’était pas le cas : certaines conservent leur structure jusqu’à ce que leur enveloppe de protéines soit brisée par les sels biliaires dans l’intestin grêle.

En mettant en réseau les protéines, l’équipe de l’IFR a réussi à renforcer l’enveloppe qu’elles constituent et à retarder la désagrégation des émulsions jusqu’au dernier segment de l’intestin grêle, l’iléon. L’arrivée soudaine de matières grasses aussi loin dans l’intestin grêle déclenche le “frein iléal”, le mécanisme qui donne la sensation de satiété. “Le corps croit qu’on lui a donné beaucoup de lipides, et qu’il est donc repu”, explique Morris. Les chercheurs essaient maintenant d’appliquer cette technique à de la “vraie” nourriture.

Fabriquer des ingrédients sains à partir de rien

Appuyer sur le frein iléal n’est pas la seule façon d’utiliser les émulsions pour nous aider à manger moins gras. Dans les versions “allégées” de nombreuses émulsions alimentaires, environ la moitié des matières grasses sont remplacées par de l’eau, ce qui les rend moins onctueuses et agréables à manger. Une solution consiste à dissimuler cette eau sous la forme de nanogouttes à l’intérieur de chaque goutte d’huile. Nos papilles sentent ainsi moins l’eau et davantage l’onctuosité des matières grasses. Ce principe d’encapsulation a attiré l’attention de l’industrie alimentaire. “Il s’agit d’améliorer la valeur nutritive et la durée de conservation des aliments sans rien changer d’autre, notamment le goût et la texture”, précise Charles- François Gaudefroy, directeur de recherche et développement chez Unilever, un groupe détenteur de nombreuses marques.

“Nous savons que l’industrie alimentaire étudie la possibilité d’encapsuler certaines molécules comme les oméga-3, les vitamines et les minéraux”, explique Frans Kampers, chercheur en bionanotechnologies à l’université de Wageningen (Pays-Bas). De tels nutriments liposolubles sont parfois mal assimilés dans l’environnement aqueux de l’intestin. La nanoencapsulation leur donne une forme plus dispersée et plus facile à assimiler. Elle prolonge également la durée de conservation des aliments, masque les saveurs désagréables et, dans le cas des nanoémulsions, les rend invisibles à l’œil nu, de sorte que l’apparence de l’aliment n’est pas affectée. Cependant, transférer tous ces avantages à des produits concrets se révèle jusqu’à présent compliqué. Stabiliser des nanoémulsions est une chose notoirement difficile, tout comme démontrer leurs bienfaits pour la santé.

Des particules micrométriques de dioxyde de silice et de dioxyde de titane sont utilisées depuis plusieurs décennies comme additifs ; par exemple comme agent blanchissant dans des produits tels que le chewing-gum, et cela sans nocivité apparente. Mais réduire la taille des particules à l’échelle du nanomètre (1 000 fois plus petit que le micromètre) modifie les données : certaines nanoparticules semblent capables de traverser les cellules qui tapissent l’intestin, et pourraient donc se déplacer dans l’organisme. En décembre dernier, une équipe de l’Institut für Umweltmedizinische Forschung (IUF), à Düsseldorf (Allemagne), dirigée par Roel Schins a publié des travaux montrant que certaines nanoparticules, dont celles de silice et de dioxyde de titane, peuvent endommager l’ADN des cellules intestinales de l’homme. Si des questions demeurent sur l’innocuité de certaines nanoparticules, d’autres nanoparticules alimentaires sont essentielles à la santé. Ainsi, une grande partie du fer contenu dans la viande et les végétaux est présente sous forme de ferritine, une protéine d’un diamètre de 12 nanomètres avec un noyau de fer. L’intestin humain est exposé à ces nanoparticules alimentaires depuis des millénaires.

Dora Pereira, du MRC Collabo rative Centre for Human Nutrition Research, à Cambridge, travaille sur un projet dont le but est d’augmenter la quantité de fer que l’organisme peut assimiler en fabriquant des copies de la ferritine. Plus de 30 % de la population mondiale souffre d’anémie, généralement à cause d’une carence en fer, et les compléments alimentaires contenant du fer ne sont pas très efficaces. “Les suppléments actuels sont si différents de ce à quoi nous sommes exposés dans notre régime alimentaire qu’ils ont des effets secondaires ou sont mal assimilés”, explique Mme Pereira.

Pour résoudre ce problème, son équipe a fabriqué des nanoparticules sur le modèle de la ferritine, en enrobant de l’oxyde de fer avec une couche d’éléments naturellement présents dans les aliments, tel l’acide tartrique. Selon Mme Pereira, les tests sur des volontaires carencés en fer sont prometteurs : le nanofer est bien assimilé et a moins d’effets secondaires que les suppléments classiques.

Plutôt que de transformer des molécules pour créer des ingrédients bons pour la santé, on pourrait adopter une approche beaucoup plus flexible : fabriquer des aliments à partir de rien, ou presque. Une équipe de l’université de Wageningen a déjà créé une structure similaire à celle de la viande à partir de protéines de lait. Dans cette expérience, un extrait alimentaire a été utilisé comme point de départ, mais il sera peut-être possible un jour de synthétiser les éléments de base des aliments à l’échelle nanométrique et de les assembler pour fabriquer des aliments artificiels. Pour Kampers, une technique de ce type pourrait aider à nourrir la population de la planète, dont l’effectif s’accroît très rapidement. “Il est impossible de produire les quantités de viande nécessaires, nous devons trouver une autre source de protéines”, assure-t-il.

Cornucopia : Concept imprimante de nourriture du MIT



Cornucopia est un concept de design pour une usine alimentaire (food factory) personnelle qui apporte la versatilité du monde numérique dans le domaine culinaire. Par définition, c'est une imprimante à trois dimensions pour la nourriture, qui fonctionne en stockant, en mélangeant précisément, en déposant et en faisant cuire des couches d'ingrédients.
http://www.jca-institut.com/2010/04/21/quels-outils-tic-pour-l’aquaculture/

Les comportements alimentaires : quels en sont les déterminants ? quelles actions pour quels effets ?

Communication de l'Institut national de la recherche agronomique du 24.06.10 – Santé et social / Développement économique et emploi

Les conclusions d’une expertise scientifique collective sur les comportements alimentaires menée par l’Inra à la demande du ministère en charge de l’Alimentation ont été rendues publiques le 24 juin 2010. Mobilisant une vingtaine d’experts de différentes disciplines et institutions, cette expertise a réalisé un travail bibliographique inédit, basé sur près de 1 600 articles scientifiques, pour dresser un état des connaissances sur les comportements alimentaires.

Les pratiques alimentaires ont connu au cours des dernières décennies de fortes évolutions, caractérisées notamment par une augmentation de la consommation de lipides, un usage de plus en plus répandu de produits prêts à consommer, une progression de la restauration hors domicile, l’expansion de la grande distribution dans les circuits d’approvisionnement... Elément important du bien-être, facteur de protection ou de risque en matière de santé, et plus globalement enjeu de société, l’alimentation se situe au croisement de politiques publiques.

Celles-ci s’attachent, avec un objectif commun de santé publique, à différents aspects de l’alimentation (sécurité sanitaire, offre, prévention nutritionnelle…), et à l’activité de ce secteur économique et social important dans notre pays.


Du nutriment au comportement alimentaire

Le champ des recherches sur les liens entre l’alimentation et le maintien d’une bonne santé s’est élargi, de l’étude des relations entre nutriments et santé (le rôle des vitamines, par exemple), aux effets nutritionnels de l’aliment ou d’associations d’aliments dans leur complexité. Les connaissances acquises ont permis de conseiller l’apport de nutriments favorables à travers la consommation de certains produits (fruits et légumes et poissons, par exemple) ou de formuler des recommandations sur la composition des régimes alimentaires.

En se fondant sur ces résultats, l’action publique déploie, depuis plusieurs années, des campagnes d’information nutritionnelle et des actions concertées avec l’industrie agro-alimentaire visant à faire évoluer l’alimentation dans un sens bénéfique pour la santé.

Cependant l’augmentation du surpoids dans la population montre qu’elles n’ont pas encore eu les effets attendus.

C’est dans ce contexte que le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche a demandé une expertise scientifique collective à l’INRA pour disposer d’un bilan des connaissances sur les différents déterminants des comportements alimentaires permettant d’éclairer son action.

L’expertise s’appuie sur plus de 1600 articles scientifiques internationaux et sur le travail d’une vingtaine d’experts dans des disciplines variées (épidémiologie, nutrition, sociologie, économie, ..).

Ce travail met en relief les conclusions suivantes...


Une approche globale de l’alimentation est nécessaire

Comprendre les évolutions et les relations entre pratiques alimentaires et indicateurs de santé dans une optique d’action en situation réelle, suppose de prendre en compte les différents déterminants des comportements des consommateurs pour analyser comment ils contribuent ensemble à la construction de ces comportements.


L’importance du contexte et des normes sociales

Si la prise alimentaire est intimement régulée par les signaux physiologiques que sont la faim et la satiété, cet équilibre se révèle d’abord sensible aux perturbations provenant de l’environnement immédiat du mangeur (distraction lors du repas pris devant la télévision, dans le bruit …).

Plus globalement, les normes sociales et les représentations autour de l’alimentation orientent et structurent les comportements alimentaires.


Des âges de la vie plus vulnérables aux modifications du comportement

L’expertise s’est intéressée aux comportements alimentaires aux différents âges de la vie (enfance, adolescence, vieillesse). L’éducation au goût et à l’écoute des signaux de la faim et du rassasiement, en particulier dans le très jeune âge, est un élément déterminant, car les habitudes acquises précocement sont ensuite très difficiles à modifier.


Le consommateur souverain ?

L’expertise a analysé les différents leviers d’actions possibles pour influer les comportements dans le sens d’une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles. Une des options consiste à s’adresser directement au consommateur par le biais de l’information nutritionnelle. Il ressort de l’expertise que cette information est plus efficace lorsqu’elle combine des messages destinés à l’ensemble de la population et des actions spécifiques ciblées sur des populations plus vulnérables (personnes âgées, populations défavorisées). La limite de cette approche est de considérer le consommateur comme souverain, alors que ses comportements sont largement influencés par son environnement.


Jouer sur l’environnement du consommateur

L’expertise met en lumière de nombreuses possibilités pour jouer favorablement sur l’environnement des consommateurs : composition, goût et structure des aliments, disponibilité de fruits et légumes en milieu scolaire, engagement d’industriels sur la composition des aliments (aliments moins gras, moins salés et moins sucrés). Les hausses de prix ou les subventions n’apparaissent en revanche pas toujours comme des leviers d’action pertinents. Efficaces à court terme, les taxes et subventions sont susceptibles de générer des effets indésirables comme le report sur d’autres produits, la dégradation de la qualité nutritionnelle ou l’augmentation des prix avec la demande.

Finalement, une politique combinant de multiples actions concertées visant tant le consommateur que son environnement, semble la plus à même de modifier les comportements.

La mise en évidence de nombreux facteurs qui interagissent et qui influencent les comportements alimentaires montre le besoin d’amplifier les recherches à partir du suivi de larges cohortes pour mieux comprendre comment les pratiques alimentaires se construisent à partir de cet ensemble complexe de facteurs et quels sont leurs liens avec l’état de santé de la population.
http://www.blog-agri.com/ticagri/

Suivi en direct du déficit hydrique de la vigne.


Fort de son expérience acquise dans la « Napa Valley » en Californie Fruition Sciences revient à Montpellier.
La jeune société a développé un outil d’aide à la décision d’optimisation de l’irrigation à partir d’informations collectées directement sur les pieds de vigne. Elles sont ensuite intégrées dans un modèle avec des données météo, agronomiques et œnologiques.

Fruition permet au viticulteur de voir en temps réel l’état des taux de transpiration de la vigne mesurée par des capteurs de flux de sève (4 par lieu d’observation).
Un faible taux de transpiration indique une vigne en stress hydrique et donc potentiellement un risque de déshydratation des grains.
Toutes les quinze minutes, des capteurs placés sur le cep, mesurent l’état hydrique de la plante, puis transmettent à un serveur, par liaison sans fil, les données de la plante.
Le serveur en déduit deux indicateurs, visible sur internet, qui caractérisent l’état hydrique de la plante, permettant au viticulteur de prendre ses décisions pour l’irrigation.
Aujourd’hui ce suivi est économiquement réservé aux vignes à haut potentiel pour optimiser leur qualité.

Lely soigne l’ergonomie de son logiciel d’optimisation de la traite sur ses robots.


La dernière version du logiciel de contrôle de la distribution des concentrés et de l’accès au robot de traite de Lely présente une interface graphique qui facilitera grandement l’utilisation et la valorisation par l’éleveur de la masse de données collectées quotidiennement par le robot.

Grâce à des cadrans aux couleurs variables suivant la valeur des différents paramètres l’éleveur a une vision globale immédiate et en cliquant sur un cadran accède à l’observation détaillée du paramètre.

La qualité de l’interface graphique, est un élément déterminant dans l’appropriation de l’outil par l’usager (voir le succès de iPhone sur le marché Grand Publique).

Le logiciel DLM de Lely a pour but d’optimiser l’apport de concentrés et l’intervalle de traite en fonction de la réponse individuelle des vaches.

L’alimentation dynamique tient compte de la production laitière (Niveau, Taux Butyreux TB et Protéique TP), du prix du lait, du coût des aliments (concentrés et fourrages) et de l’efficacité alimentaire individuelle de chaque vache laitière, afin d’atteindre une optimisation de la marge par litre de lait.

Les premiers résultats montrent une économie se situant entre 60 et 90€/vache/an.

Lely compte 1 500 robots en France (sur environ 2 400 stalles toutes marques) et 9 000 en Europe.



Le steak in vitro : une aubaine pour les végétariens ?

The Independent, via courrier international

E WASHINGTON
La viande de synthèse ? On n’en verra peut-être pas la couleur avant quelques années et les grands cuisiniers de la planète n’ont pas été consultés sur la question, mais les végétariens feraient bien de s’y intéresser. Refuser de consommer la chair d’animaux passés de vie à trépas est une chose. Mais quid de la viande obtenue sans souffrance animale à partir de cellules cultivées en laboratoire – une viande plus saine que n’importe quel produit agricole ?
Selon des chercheurs américains et britanniques, cette technique est d’ores et déjà au point pour les viandes industrielles (hamburgers, saucisses), qui peuvent être synthétisées à partir de cellules de vache, de poulet, de porc ou de poisson. Ainsi que l’a déclaré à Associated Press le biologiste britannique Brian Ford, auteur de The Future of Food [L’avenir de l’alimentation], l’accueil positif réservé aux substituts carnés, comme le Quorn, à base de champignons, montre que “l’ère des viandes de culture est proche”.
Les techniques de synthèse de cellules musculaires et d’autres tissus ont été élaborées initialement à des fins médicales. Mais certains scientifiques planchent aujourd’hui sur le développement de cellules musculaires comestibles, ainsi que l’indique Jason Matheny, doctorant à l’université du Maryland et coauteur d’une étude sur les techniques de production de viande in vitro.
L’une de ces méthodes consiste à cultiver les cellules musculaires sur de grandes feuilles ou sur des billes en suspension dans un milieu de croissance. On utilise des feuilles extensibles ou des billes dilatables, sur lesquelles on peut étirer les cellules et leur faire faire “de l’exercice” pour qu’elles se développent, précise Jason Matheny. “Si on ne les étire pas, tout ce qu’on a, c’est de la bouillie, une sorte de gelée rose.” Lorsque les cellules sont suffisamment grosses, on les détache de leur support pour les conditionner, à moins qu’on n’ait employé des feuilles ou des billes alimentaires, auquel cas l’ensemble est comestible.
Ces avancées sont encore loin de permettre la synthèse artificielle d’un morceau entier de viande, comme un steak ou du blanc de poulet. Mais “la technique permet de produire quelque chose qui s’apparente à de la viande industrielle, comme les nuggets de poulet”, affirme Matheny.
En effet, pour “fabriquer” un steak, c’est-à-dire une structure complexe, il faudrait aussi produire des vaisseaux sanguins, des graisses et des tissus conjonctifs. Une équipe du Massachusetts Institute of Technology a avancé sur cette voie grâce aux travaux réalisés sur les pièces de remplacement pour le corps humain. Les chercheurs ont utilisé un mélange de cellules pour produire un tissu musculaire doté de ses propres vaisseaux sanguins. Ils ont greffé du tissu humain sur des souris et le sang a afflué dans le muscle artificiel.
Morris Benjaminson, spécialiste des biotechnologies au Touro College, dit avoir soumis à un “test olfactif” les cellules de poisson qu’il cultive dans son labo pour la NASA. Ses collaborateurs ont fait cuire le poisson de laboratoire, qui “avait l’apparence et l’odeur du poisson qu’on achète au supermarché”. Enthousiaste, il ajoute : “Avec un peu plus de temps et d’argent, il serait sans doute possible de produire quelque chose s’approchant du filet de poisson.” Idem pour le crabe, les crevettes et les coquillages. Mais ces nouveaux mets seront-ils au goût du consommateur ? Si l’on en croit certains chercheurs, les viandes artificielles sont des produits des biotechnologies qui diffèrent finalement peu d’aliments traditionnels comme le fromage ou le vin.
“Il s’agit simplement d’ingrédients naturels que l’on reproduit dans un environnement maîtrisé”, affirme Matheny.
La puissante Food and Drug Administration (l’autorité sanitaire américaine) aura sans doute aussi son mot à dire. Elle a déjà exclu du marché alimentaire des produits contenant des animaux clonés en attendant que leur innocuité soit totalement prouvée. D’autres observateurs rappellent la mauvaise fortune des OGM, rejetés par l’opinion publique dans un grand nombre de pays. Sans une campagne de pub appropriée, les viandes de culture pourraient bien suivre le même chemin.

jeudi 4 novembre 2010

La course aux énergies

Sans énergie, rien n'est possible (le Monde diplomatique oct. 2010)
Cette détermination pèse sur les échanges et la production, oriente les grands choix technologiques, infléchit la décision politique et les équilibres diplomatiques. D'autant que certaines ressources fossiles s'épuisent. Source de chaleur, auxiliaire pour la cuisson des aliments, l'énergie devient l'affaire des investisseurs.

Hypothèse personnelle :
Pourrions nous envisager de produire sans énergie ?
La production de nourriture est aujourd'hui très énergivore, tant pour sa préparation ou son conditionnement que pour sa consommation. Des aliments quasi autonomes sont déjà commercialisés, pourrait-on les rendre entièrement autosuffisants ?

Alimentation nouvelle ?

L'entomophagie

La valorisation du sauté de coléoptères
Les experts en agriculture de l'ONU voient les insectes comme une solution pour nourrir le monde, malgré les réticences culturelles. Plus de 1400 espèces consommables, aux incroyables qualités nutritives (hyper protéiné, non gras...), offriraient une simplicité de conservation comparé aux élevages industriels.

Rapport de proportion plus rentable
Ils demandent moins de place, et moins de ressources naturelles. Présentés en farine, en pâte, en tube, à saupoudrer, faire fondre, ou griller, ils pourraient avantageusement remplacer nombre d'aliments. Un nouveau conditionnement, ou une nouvelle présentation les rendraient acceptables.

Les aliments "inventeurs"

Se rappeler sans se souvenir

"Ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines" (Proust)
Il s'agit du rappel de la dégustation d'une madeleine amollie dans du thé. L'harmonie apparemment parfaite du mélange semblait bouleversante, mais l'échec de la récupération des données de cette expérience persiste. En rétrogradant par la pensée, le souvenir arrive à la surface de sa conscience.

Les perceptions synesthésiques
Comment l'histoire d'un goût, d'une apparence, d'une odeur peut être subrepticement réutilisée ? En France, l'alimentation est très identitaire, si la mémoire n'est pas envisagée comme une aptitude à se souvenir, la consommation de demain pourrait raconter une histoire non vécue ?

Pourquoi manger ?

"Ça ne sent pas l'urine et ça a bon goût" (The Times, Londres, mais 2009)
Le mouvement national-hindouiste vient de trouver une solution pour une boisson plus saine, sans toxine : un soda fabriqué à partir d'urine de vache. En plus de traiter diverses maladies (pathologie du foie, obésité...), cette boisson sera bon marché, et "purifiera l'inde de toute influence étrangère".

Hypothèse personnelle :
L'alicament ou l'echec de Danone
L'utilisation de matière disponible non valorisée peut devenir une méthode ayant des vertues inedites (par exemple thérapeutiques) pour des aliments. L'alicament pose t-il un problème d'image pour les consommateurs, inquiets par la potentielle transformation de leur plaisir de manger, en soins ?

Remplacement des connaissances ?

Sommelier japonais

Le robot-œnologue (new scientist, Londres)
Conçu par le laboratoire NEC system technologie, il peut distinguer une trentaine de cépages. Il est doté d'un capteur infrarouge, lui permettant d'analyser le vin : il identifie ses composés organiques grâce à des échantillons (à terme, il ne sera plus utile de déboucher les bouteilles).

Hypothèse personnelle :
Avons nous besoin de subjectivité pour apprécier ?
L'utilisation de robots pourrait améliorer la connaissance qu'ont les consommateurs des produits qu'ils ont l'intention d'absorber (renseignements objectifs). Mais tout confier à des machines laisserait peu de place à l'émotion, donc à ce qui est constitutif de la nature humaine.

Le home made a t-il un avenir ?

La prohibition aux Etats-Unis

La fabrication, l'importation, et la vente d'alcool étaient prohibés.
Le 16 janvier 1920, les forces de l'ordre furent chargées de détruire le matériel des distilleries ou brasseries et de contrôler les frontières. Les nouveaux modes de consommation et fabrication de l'alcool ainsi engendrés, causèrent l'essor de problèmes sociaux, sanitaire, lié au réseaux de contrebande, et à la fabrication personnelle.

Le home-made a t-il un avenir ?
Lorsque un produit fabriqué chez soi, les normes d'hygiènes (de la grande distribution) ne sont pas respectées. Si l'espérance de vie augmente grâce à l'aseptisation, la dégustation de produits home-made expose le consommateur à des risques.

Philips : nourriture prospective